L’accès à l’eau en Polynésie

Un mois et demi que nous sommes arrivés en Polynésie et une semaine après notre grand départ pour les Tuamotu et notre tour du Pacifique, nous partageons avec vous le journal de bord de nos découvertes et activités.

Malgré une saison des pluies bien arrosée, la problématique d’accès à l’eau reste une des principales préoccupations de beaucoup de communes polynésiennes. L’archipel des Tuamotu notamment, composé d’îles atolls (île basse coralienne) est particulièrement touché par le manque d’eau du fait de la faible pluviométrie (dû à l’absence de relief qui capte les nuages sur les îles hautes, et au changement climatique), de l’absence de ressource en eau de surface (lac, rivière) et de la vulnérabilité de la lentille d’eau douce (eau sous-terraine de plus en plus salée du fait de la montée du niveau de la mer).

L’eau dans ces atolls vient de plusieurs sources :

  • De la récupération de l’eau de pluie de manière individuelle via les toits des maisons et des cuves plastiques. L’eau non traitée et parfois longuement stockée n’est pas toujours propre à la consommation
  • De la récupération de l’eau de pluie via les services de la commune (toits communaux et cuves plastique, eau traitée par filtration et chloration) qui vend l’eau via des bornes fontaines
  • Parfois de l’eau saumâtre sous-terraine (impropre à la consommation)
  • De l’eau en bouteille importé (excessivement chère et polluante)

Nos constatations

Si en saison des pluies, les cuves permettent souvent de faire le plein, les particuliers et pensions de famille vivent sur leur réserve en saison sèche avec la peur constante de manquer d’eau.

Aujourd’hui, même certaines îles hautes de Polynésie (îles Marquises, Maupiti, Moorea…) ne sont pas épargnées par le manque d’eau, lors des saisons sèches.

Comme en métropole, la compétence eau est communale et les petites communes isolées sont parfois démunies face à ces problématiques. Elles se regroupent alors en syndicat de commune et se dotent de moyen humain et technique pour gérer les projets financés souvent par le gouvernement.

Ces premières semaines en Polynésie nous ont permis de mieux saisir les enjeux polynésiens et contextes locaux, de rencontrer les syndicats de communes, représentants du gouvernements, bureaux d’étude et partenaires techniques.

La priorité du solaire et l’importance de la formation

Nous pensons que dans certaines communes en stress hydrique, le dessalement peut apporter une solution complémentaire à l’eau de pluie. Mais ce service de dessalement ne sera durable et pertinent que s’il est solaire, au vu du coût local de l’électricité et de la complexité de l’approvisionnement en diesel, écologique (avec des techniques douces de captage et de rejet), simple et robuste.

Si l’aspect technologique est important, la réussite des projets vient surtout de la capacité à développer et fournir une compétence et un service local. Cela passera par les formations des équipes techniques communales et la présence à Tahiti d’un service d’appui à l’opération et la maintenance (c’est ce sur quoi nous travaillons avec notre partenaire local Océa). Une technologie sans service, surtout dans les îles isolées, ne pourra pas être durable ! En utilisant le solaire comme source principale d’énergie, avec des équipements simples et robustes et des équipes formées dans les communes et à Tahiti, le coût d’opération de ces systèmes est quasi nul et bien inférieur aux prix des bornes fontaines et plus encore au prix de l’eau en bouteille.

Mais surtout pour construire un projet et un service adapté et durable, il apparait clair qu’il faut impliquer dès le début les acteurs locaux et les communes et communautés dans la conception du projet pour faire émerger des solutions en adéquation avec l’écosystème local, les contraintes logistiques, l’environnement, la culture locale…

Au lendemain de notre départ pour les Tuamotu nous sommes impatients d’aller à la rencontre des communes, communautés et acteurs de l’eau des Tuamotu, Gambier et Australes, pour comprendre les problématiques et enjeux locaux et travailler ensemble sur des solutions locales et durables.

Le bateau est prêt et l’avitaillement fini. L’aventure commence !

OSMOSUN® lance l’initiative Kori Odyssey

OSMOSUN® entreprise française spécialisée dans les solutions innovantes de traitement de l’eau avec l’utilisation d’énergies renouvelables, lance Kori Odyssey, une initiative à but non lucratif destinée à développer et mettre en œuvre avec les acteurs locaux des programmes sur mesure d’accès à l’eau utilisant l’énergie solaire dans des zones isolées.

L’équipe de Kori Odyssey s’élance pour une première mission d’un an : L’Odyssey Pacifique, une itinérance d’un an à la rencontre des parties prenantes de toute la zone, en voilier, avec un départ de Papeete le 15 février.

Donner accès à l’eau en zone isolée : le défis de Kori Odyssey

Changement climatique et hausse globale de la consommation ont accéléré une crise de l’eau désormais mondiale. Ce manque d’eau est à l’origine de problèmes de santé, de nutrition, et constitue également un frein majeur au développement. Particulièrement impactées, les communautés isolées sont les premières frappées par ce déficit qui est aussi une des premières cause de migration climatiques.

La multiplicité des caractéristiques de ces communautés (géographique, économique, sociétal) fait que la seule réponse technologique à leur problématique (via l’installation d’une unité de dessalement standardisée par exemple) est inenvisageable. L’approche de l’accès à l’eau doit être globale et se faire avec les communautés pour s’inscrire dans une logique pérenne.

C’est pour mieux répondre à cette problématique, et conjuguer à la fois approche technologique et ingénierie socioéconomique que OSMOSUN® a décidé de créer l’initiative Kori Odyssey. Son objectif : grâce à une vision globale, faciliter l’émergence de solutions durables développées avec les communautés et les autorités locales pour créer des éco systèmes de l’eau écologiques, durables à l’impact carbone modéré.

L’Odyssey Pacifique, le premier programme de Kori Odyssey

La première action concrète de Kori Odyssey consiste à lancer un premier programme : L’Odyssey Pacifique. Avec 30 000 îles, 22 pays et 40 millions d’habitants, l’océan Pacifique Sud est au cœur des enjeux du changement climatique. Particulièrement dispersées, isolées et hétérogènes, nombre de ses communautés souffrent de manque d’eau douce et répondent au besoin identifié par OSMOSUN® et Kori Odyssey.

Le choix de ce territoire comme première cible d’exploration de Kori Odyssey n’est pas dû au hasard. En effet OSMOSUN® a déjà déployé fin 2022 un premier programme, le Programme Vanuatu qui visait à identifier les besoins des communautés de l’archipel pour y équiper 4 villages et installer 6 unités de dessalement solaires OSMOSUN®.

Fort du succès de ce programme, OSMOSUN® a décidé de lancer son initiative Kori Odyssey et son premier programme l’Odyssey Pacifique dans cette zone.

La première étape de l’Odyssey Pacifique va consister en une collecte de données visant à co-construire un programme technique et financier. Tout comme pour le Programme Vanuatu, les équipes de Kori Odyssey, fortes de leurs expertises en matière d’ingénierie sociale, technologique et de modélisation financière, vont aller à la rencontre de tous les acteurs de l’eau de la région, via des ateliers dans les capitales et les villages, pour définir ensemble les contours d’un programme d’accès à l’eau.

À la suite de cette première étape de collecte de données et de co-construction, l’initiative Kori Odyssey soutiendra les responsables eau de chaque pays dans l’exécution et le suivi de programmes auprès d’agences multilatérales et d’organismes internationaux. Ces programmes auront tous en commun d’être à fort impact humain et aux impacts environnementaux limités.

Développer des logiques d’ancrage local pour accélérer l’accès à l’eau potable pour tous

Avec Kori Odyssey OSMOSUN® se fixe un double objectif en zone pacifique. L’idée première va consister à déployer et co construire ses solutions OSMOSUN® de dessalement solaire autonomes auprès d’une cible potentielle de pas moins de 125 villages soit 120 000 bénéficiaires potentiels. Dans un second temps, OSMOSUN® entend capitaliser sur ce premier programme afin de faciliter son ancrage local sur la zone, permettant à l’entreprise d’adresser de la meilleure manière la problématique des sites isolés pour y installer des solutions pérennes.

« OSMOSUN® s’est créée sur une vision : la problématique de l’accès à l’eau, et une volonté : y remédier avec des solutions aussi bien technologiques que socio-économiques, » explique Quentin Ragetly, PDG de Mascara NT. « Nous avons achevé une première phase avec nos solutions OSMOSUN® qui sont désormais produites à une échelle industrielle, nous en lançons une nouvelle avec ce travail sur l’ingénierie sociale avec Kori Odyssey avec l’ambition d’aller vite pour plus d’eau potable pour tous et pour longtemps. »

Le voilier Kori Odyssey… ou le choix du déplacement bas carbone

Pour rester cohérent et en phase avec les impératifs de développement durable de l’initiative, OSMOSUN® a fait le choix de l’énergie du vent pour propulser son initiative. L’équipe Kori Odyssey effectuera ainsi tous les déplacements nécessaires pour aller à la rencontre des acteurs de l’océan Pacifique en voilier. Celui-ci fera également office de bureau. Ce choix de déplacement bas carbone est aussi un écho et un hommage aux coutumes locales et au « Pacific way ».

L’équipe de la Kori Odyssey est composée de 3 personnes : Manu Jacolot, le capitaine, Baptiste Pouder, responsable logistique et Martin Bourillet, Chef de projet.