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08.01.2023

Sujet 04 : Le dessalement d’eau de mer

Nous vous avons précédemment parlé des captages d’eau douce conventionnels et ancestraux.
Mais face à la nouvelle crise de l’eau, le dessalement de l’eau de mer, ressource infinie (98% de l’eau sur la planète), a aujourd’hui pris une place non négligeable dans l’approvisionnement en eau sur terre.

 

Pourquoi ?

Le dessalement ne remplace pas les autres manières de capter l’eau douce, mais vient plutôt en complément des solutions conventionnelles de production d’eau potable, lorsqu’elles viennent à faire défaut. Depuis les années 50, plusieurs procédés ont été utilisés : distillation, électrodialyse, osmose inverse. L’osmose inverse s’est imposée face aux autres technologies de dessalement car elle est moins consommatrice d’énergie et donc plus économique.

 

Comment ?

Le procédé d’osmose inverse consiste à, après avoir pompé et pré-traité l’eau de mer, la pousser à une pression comprise entre 20 et 70 bars à travers des membranes hémi-perméables. Le sel est alors piégé dans ces membranes d’un diamètre de l’ordre du millième de micromètre. Il en ressort d’un côté un perméat, eau potable stockée et distribuée et de l’autre côté un concentrat d’eau sursalée rejeté en mer.

 

Où ?

Le dessalement est utilisé dans des contextes faisant face à des déficits hydriques. Cela peut être des déficits structurels comme au moyen orient, où sont apparus ces premières technologies, ou des déficits ponctuels, pour répondre à un besoin saisonnier qui peut être très régulier, comme dans les îles atolls ou l’Australie. Ainsi, lorsqu’il ne pleut pas pendant parfois plus de six mois sur ces îles sans relief et où le pompage dans les fines lentilles d’eau douce souterraine entrainent des intrusions d’eau de mer, le dessalement prend tout son sens.

 

Qui ?

Les municipalités peuvent avoir recours au dessalement pour compléter leur ressource en eau ou pour venir en aide aux communautés les plus reculées en situation de stress hydrique. Les gros consommateurs d’eau tels que les pensions de famille, hôtels, mines utilisent ces techniques quand ils dépassent les consommations habituelles, très faibles dans les îles du pacifique sud. Des projets agricoles existent dans le monde mais peinent encore à s’imposer dans cette région car ils demandent énormément d’eau douce (plus de 70% de la consommation mondiale sert à l’agriculture).

 

Les limites

Deux écueils sont généralement opposés au dessalement :

• Les rejets d’eau sursalée, lorsque reversés sans contrôle ni attention à leur impact, peuvent nuire à la biodiversité marine. Des solutions existent pour en limiter l’impact : bas taux de conversion, dilution, diffusion.

• Si la consommation d’énergie a été divisée par 3 au cour des dix dernières années, elle reste significative et pèse sur les budgets des îles aux coûts électriques élevés. Ici aussi, des solutions existent…

 

Nous nous intéresserons prochainement à cette problématique énergétique…
Mais la semaine prochaine on vous dit comment l’eau est traitée !